11 bonnes raisons de faire un trek dans le désert
Pour faire un petit break, rien de tel que de partir dans le désert. On ne vous demande pas grand chose, juste de prendre un grand sac à dos, des chaussures de marche, un très bon duvet et un appareil photo (sans chargeur).
Pour ma part, j’y suis allée en février dernier, avec mon copain & mes parents. Et plus précisément au sud de Ouarzazate et de la vallée du Draâ, le plus long cours d’eau du Maroc. Beaucoup de personnes ne comprenaient pas l’intérêt d’aller marcher dans du sable pendant une semaine mais si c’était à refaire je dirais oui. Sans hésiter. Et si vous hésitez, foncez !
1 – Vous faites du sport
Commençons par ça, oui cela va être physique. Mais en prenant un bon guide, il va être à votre écoute et vous proposer différents niveaux. Nous avions choisi niveau facile, ce qui équivaut à 5h de marche/jour ,environ, et peu de dénivelés.
Vous ne portez qu’un petit sac à dos. Le reste des affaires, c’est le dromadaire qui vous aide.
Cette semaine en trek nous a semblé plutôt facile, c’était relativement plat et nous faisions des pauses régulières pour manger, boire et se reposer. Et oui, faire une activité sportive vous permet de bien manger et, même, d’avoir un goûter tous les jours !
En rentrant chez nous, nous étions étonnés de voir que nous avions, tous, perdu du poids. Finalement faire un trek c’est du sport, mais vous ne vous rendez pas compte.
2 – Vous ne vous douchez pas
Avant le départ, je pense que c’était ma plus grande hantise. Ne pas me laver, et surtout les cheveux. Mon père nous avait préparé du shampooing sec et nous avions des lingettes.
Par jour, pour 4, nous avions 1L d’eau à nous partager à 4 pour nous rincer. Finalement cette eau partait rapidement pour le lavage des dents et des mains, avant le repas.
Une journée se résumait donc à 2 lingettes-2 lavages de dents-2 lavages de mains-1 spray de shampooing sec.
A la moitié du séjour j’ai porté des tresses, pour ne plus trop penser à mes cheveux sales. Et finalement, à ma grande surprise, mes cheveux n’étaient pas gras. L’air étant plus pur qu’à Paris et le cuir chevelu moins stimulé, ils restaient propres et secs plus longtemps.
Cette expérience m’a apporté beaucoup car, depuis ce séjour, je ne me lave plus les cheveux tous les jours. J’ai la hantise des cheveux sales donc de ne pas se laver les cheveux une fois par jour, était inconcevable. Et bien aujourd’hui, j’ai progressé et mes cheveux se sont habitués.
Mesdames, je vous souhaite évidemment de ne pas partir lors de votre meilleure semaine du mois ! Evidemment ça ne pourra qu’être une expérience supplémentaire mais sachez que vous devez, et pouvez, brûler tous vos déchets. Sauf les lingettes et serviettes usagées, que vous devez garder dans le sac à dos.
3 – Vous vivez avec des dromadaires
Et c’est rigolo. La nuit vous les entendez faire des bulles avec leurs intestins et blatérer. On pouvait voir une sorte de ballon débordant des lèvres du dromadaire, c’était un peu étrange mais il s’agit du diverticule palatin qui n’existe pas chez le chameau à deux bosses, ni chez le Lama, juste chez le dromadaire mâle en rut. C’était l’instant “C’est pas sorcier” de l’article 🙂
Pour la petite histoire, l’estomac du dromadaire contient 4 poches (c’est comme si il avait 4 estomacs) ce qui lui permet de stocker une grosse quantité d’aliments (50kg) et d’eau (136L). Avec nous, nous devions avoir plusieurs litres par jour uniquement pour nos deux dromadaires.
Pendant les pauses, surtout lors d’un pique nique, ils vont essayer de partir. Il partent discrètement, pensant qu’on ne le voit pas. Du coup ils jouent à cache cache avec Mohamed, le chamelier.
Lorsqu’il mange il a ses babines qui tremblent, ça lui donne un petit air idiot mais drôlement attachant.
Lorsqu’il se repose il va soulever une patte, comme un flamant rose, et ce pendant un certain temps. C’est sûrement parce qu’il est attaché par un lien pour l’empêcher de partir.
Bref heureusement que nous avions 2 dromadaires, à eux seuls ils pouvaient porter 500kg.
Le dernier jour, nous avons fait nos touristes en montant sur leur dos. Seul conseil : Bien s’accrocher lorsqu’il se lève !!
4 – Vous devenez un spécialiste du camping
Chaque soir, vous allez monter votre tente. Planter les sardines, les recouvrir de cailloux et de sable ne sera plus un secret pour vous !
Au fil des jours, l’intérieur de votre tente deviendra de plus en plus organisé (ou pas) et vous n’allez plus dormir la tête dans une chaussette, le pied sur une barre de céréales.
Vous allez aussi apprendre qu’il ne faut pas trop se couvrir la nuit, même si les nuits sont très fraîches.
J’avais acheté un duvet au vieux campeur, permettant de dormir jusqu’à une température de -15 degré. La première nuit j’ai mis un leggings, des chaussettes, un t-shirt & un pull. Finalement j’ai mal dormi. De plus, il y avait tellement de vent que le sable frottait les parois de la tente, j’étais persuadée que c’était des petits animaux qui voulaient rentrer !! Avec toutes mes couches de vêtements, j’ai évidemment transpiré et du coup j’avais froid. Le lendemain matin vous ne pensez qu’à une chose «votre lit».
5 – Vous devenez, également, un spécialiste des “toilettes sauvages”
Peu d’arbres autour de vous, quelques dunes, l’horizon à perte de vue. Oui si vous décidez d’aller discrètement faire un petit pipi c’est raté. D’autant plus que si vous prenez du papier toilettes, vous devez le ramener pour le jeter dans le feu ou le brûler avec un briquet. Alors oui le point 7 (plus bas) devient un peu moins hygge !
Après soyons honnête, pour la majorité d’entre vous, vous serez constipés :). Ce n’est pas évident … Donc à la fin du séjour vous allez avoir votre ventre tout gonflé !
6 – Vous écoutez le silence
Sous la tente, en haut d’une dune, vous allez entendre le silence. Cette chose que vous ne pouvez pas avoir à Paris ou ailleurs.
Fermez les yeux et surprenez vous à entendre des bruits très lointains, très faibles.
Pas de voitures au loin, pas de ronronnement du frigo ni même la vibration d’un message messenger.
7 – Vous mangez au coin du feu
Après une journée de rando, on dinait dehors à la belle étoile autour d’un feu ou bien dans une grande tente berbère, à la lumière d’une petite bougie posée sur 5 galets.
On entendait le feu qui crépitait, le thé qui chauffait et le vent qui s’évadait dans les dunes.
Seule la lumière du feu ou de la bougie éclairait nos visages. C’était reposant. Il y a même eu un soir où il s’est mis à pleuvoir, le bruit de la pluie qui ruisselait sur la tente nous faisait encore plus apprécier le moment présent.
8 – Vous mangez local
Le matin vous mangez dehors, sur les dunes, face à de superbes levers de soleil. J’étais surprise de la quantité de choses que l’on nous offrait dès le réveil. Boissons chaudes, pates de pruneaux, confitures, pancakes marocain et même du pain cuit dans le sable. Nous avons eu la chance un soir de voir comment ils pouvaient réaliser leur pain. Ils mélangeaient quelques ingrédients pour former une grosse boule homogène. Puis faisaient un feu sur le sable (avec le bois que l’on avait ramassé et porté la journée, lors du trek). On recouvrait ce feu de sable puis on disposait la pate à pain. Qu’on ensevelissait de sable et braises. Un vrai four à pain ! Résultat ? Un pain chaud, fondant et pas un seul grain de sable dans les dents.
Nous avions une petite collation, de dattes et fruits à coque vers 10h. Puis pour le déjeuner, le cuisinier nous réalisait toujours une belle et bonne salade composée. Tous les jours différente. Avec des légumineuses ou féculents. Les premiers jours nous avions eu le droit à des sardines et de la viande, qu’ils conservaient entre tous les légumes. Une méthode qui permettait de garder les aliments au frais, malgré la chaleur. Le reste du séjour c’était essentiellement végétarien.
Nous avions à chaque jour un goûter. Thé marocain, gâteaux au thé ou gâteau/pancakes fait par Abdou, notre cuisinier. La caravane avec les dromadaires, le chamelier et cuisinier arrivait avant nous car ils prenaient des raccourcis, ce qui donnait du temps pour cuisiner !
Le soir c’était soupe maison, et plat typique marocain. Abdou nous faisait des plats délicieux, avec seulement deux réchauds. Je repense à la belle tajine que l’on avait dégustée au milieu du désert, un vrai délice !
Bref, j’étais agréablement surprise !
9 – Vous voyez les plus beaux ciels étoilés
Aucune pollution, aucune lumière, vous êtes seuls au milieu des dunes. C’est à ce moment là que vous allez voir l’un des plus beaux ciel de votre vie. Il y a une multitude d’étoiles.
Mon grand-père, ancien général, a vécu de longues années en Haute Mauritanie. Il traversait le désert, pour son travail, à dos de dromadaire. Il nous disait que si nous avions l’occasion d’aller dans le désert, il le fallait. C’était les meilleures années de sa vie, et sur ses 99 années de vie il n’a jamais vu un plus beau ciel étoilé.
Ce que l’on oublie c’est qu’il fait très froid la nuit. Alors de mon côté j’avais un peu de mal à rester rêvasser en regardant les étoiles.
Par contre si vous voulez faire une pause pipi en pleine nuit, c’est une bonne motivation pour sortir ! Quitter son duvet, glisser ces pieds dans le sable froid et regarder un ciel comme ça … ça n’a pas de prix !
10 – Vous vous déconnectez
En pleine journée ou dans la soirée, nous étions déconnectés. Pas d’ordinateur, pas de téléphone, pas d’emails. Il n’y a que la nature, quelques personnes, qui vous entourent. Pour des personnes très connectées, très instagram cela peut être un exercice difficile. Mais après vous êtes fiers, vous prenez du recul sur votre quotidien et vous devenez capable de saisir chaque instant, d’être dans l’instant présent. Vous ne pouvez pas prendre le soleil couchant en photo et l’envoyer à votre soeur, ami, réseau social … car vous ne captez pas. Vous n’avez pas internet, pas de 4G.
De même pour les photos, vous devez prendre votre appareil numérique comme si celui-ci était un argentique. Votre chargeur solaire va principalement recharger votre téléphone, non votre appareil photo. Alors vous sortez l’appareil juste quand vous avez ce besoin de photographier telle ou telle chose.
Du fait de ne pas pouvoir recharger vos appareils photos, vous allez vous limiter en matériels plus pros. J’entends ici les objectifs ou encore un drone. Vous ne pouvez pas les porter en plus de vos affaires, le dromadaire non plus et vous risquez de les abimer avec tout le sable.
Pour ma part j’ai pris 3 objectifs, j’aurais dû en prendre 2. Je les mettais dans un sac qui lui même était dans un sac. Et pourtant ils ont encore aujourd’hui plein de sable. Malheur. Pour le drone, j’ai préféré ne pas le prendre de peur de l’abîmer, le faire atterrir au milieu de sable ou de caillasses, perdre le signal… Je ne préférais pas en prendre, sachant qu’en plus je n’avais qu’une batterie, qui permet de ne faire que 20 min de vol.
Ce type de voyage, même court, vous oblige à vivre simplement et plus lentement. De vivre la vie nomade/berbère.
Alors profitez de cette chance et déconnectez votre esprit. Respirez et dites vous que les plus belles images ne seront pas dans votre téléphone portable mais dans votre mémoire, bien à vous.
11 – Si vous aimez la vidéo (ci-dessus), c’est une 11e bonne raison pour y aller !
Organisateur
Brahim Elaadi, super accompagnateur berbère francophone que l’on nous avait conseillé depuis plusieurs années.
Lieu
Au sud de Ouarzazate, dans la vallée du Draâ, trek entre oueds ensablés, champs cultivés bordés de superbes casbahs, palmeraies, de nombreuses dunes, jardins et villages de pisé.
Dates idéales
Février-Mars
Dans votre sac à dos
– 2 bagages ( 1 petit sac à dos (20/30 l) + 1 grand sac de voyage ou sac marin
– 2 grands sacs plastiques pour garder vos affaires au sec en cas de pluie.
– 1 sac de couchage très chaud
– Des sous-vêtements chauds pour le soir
– 1 pull en laine ou en fibre polaire
– 1 coupe-vent
– 1 cape de pluie (nous n’en avons pas eu besoin)
– 1 doudoune (type manteau de ski)
– 1 lampe de poche
– 1 chargeur solaire
– 2 gourdes/personne (1 l minimum)
– papier hygiénique et briquet (ou allumettes), pour sa destruction.
– Chaussures de randonnée avec semelles crantées
– 1 paire de tennis pour le soir
A noter
Le trek peut se faire de 5 à 15 personnes. Nous avons eu la chance de le faire en petit groupe
(mon copain, mes parents, le chamelier, le guide, le chef cuisinier et moi)